Jacques Mbadu : des travaux d’Hercule l’attendent

Jacques Mbadu : des travaux d’Hercule l’attendent
Le président de la République a signé mardi 22 janvier, l’ordonnance portant investiture des gouverneurs nouvellement élus de la Province Orientale, du Kasaï Occidental et du Bas-Congo. Jacques Mbadu Nsitu, Jean Bamanisa et Alex Kande vont devoir se mettre au travail. A Matadi, la publication au journal télévisé de la RTNC mardi dans la soirée juste après la diffusion du match de la CAN entre la Tunisie et l’Algérie a provoqué une liesse populaire. Des jeunes sont spontanément sortis dans la rue pour fêter le départ de « Kisalu me banda », le surnom de Déo Nkusu, vice-gouverneur sortant et gouverneur intérimaire pendant 10 mois.
Hier, de nombreux Matadiens ne juraient que par une prise de fonction rapide du nouveau gouverneur, les choses ayant trop traîné à leur goût. C’est en effet le 31 octobre qu’avait eu lieu le deuxième tour de l’élection des gouverneur et vice-gouverneur du Bas-Congo. Le tandem Jacques Mbadu – Atou Matubuana l’avait largement emporté par 17 voix contre 11 voix pour le tandem Déo Nkusu – Jean Marie Mulatu. Il s’en est suivi un très long contentieux électoral qui a débuté par la cour d’appel de Matadi où Déo Nkusu et la Majorité présidentielle (MP) jugeaient irrégulier le scrutin et exigeaient son annulation pure et simple. La cour d’appel de Matadi avait jugé irrecevable la requête. La MP et Déo Nkusu ont alors interjeté appel auprès de la Cour suprême de justice, qui a confirmé le jugement rendu par la cour d’appel et enjoint cette dernière à proclamer les résultats définitifs de l’élection tels que publiés par la CENI le 31 octobre 2012. C’est ce qui a a été fait le 8 janvier dernier.
Le président de la République a pour sa part signé l’ordonnance d’investiture du nouveau gouverneur du Bas-Congo le 22 janvier soit 14 jours après la publication des résultats définitifs, soit encore un jour avant la fin du délai constitutionnel fixé en la matière à 15 jours par l’article 80 de la constitution.
De gros enjeux
On s’attend à ce que Jacques Mbadu et son colistier Atou Matubuana se mettent rapidement au travail. Le mandat du tandem ne sera pas facile au regard des problèmes nombreux et multiformes qui se présentent. A Matadi particulièrement et dans les autres villes et cités de la province du Bas-Congo se posent avec acuité les problèmes d’insuffisance de la desserte en énergie électrique et en eau potable. De nombreux quartiers de Matadi sont privés d’eau depuis des semaines, une situation qui revient régulièrement dans la ville portuaire à cause notamment de la vétusté des équipements de la Regideso.
Pour la ville portuaire de Matadi, une solution est en vue grâce au financement de la Banque mondiale. Les travaux devraient débuter bientôt. Il n’en est pas de même pour les autres villes et cités de la province particulièrement Boma et Muanda où le déficit est criant. Des quartiers de ces villes sont alimentés parfois un jour sur deux ou même un jour sur trois.
Bien plus, à Boma, la voirie s’est considérablement dégradée, au point que l’accès au port international de cette ville devient un véritable casse-tête. Si un effort est fait sur ce point à Matadi, beaucoup reste encore à faire, certains travaux étant suspendus ou inachevés, ce qui provoque des embouteillages monstres aux heures de pointe. Dans la ville de Matadi, il faudrait également épingler de sérieux problèmes d’hygiène par le manque de latrines appropriées dans certains quartiers et l’inexistence d’un plan d’urbanisation. Des maisons sont ainsi parfois quasiment superposées les unes sur les autres, provoquant des dégâts matériels et humains lors de grandes pluies.
Le plus sérieux dossier qui attend sans doute Jacques Mbadu à Matadi est celui du stade Lumumba fermé et détruit pour rénovation. Les travaux sont à l’arrêt depuis de nombreux mois, perturbant le championnat de la ville. Les équipes sont contraintes de jouer sur le terrain du camp Redjaf non clôturé. Quant aux équipes engagées dans les championnats nationaux, elles sont obligées de recevoir leurs adversaires à Boma, loin de leurs bases.
Le nouveau gouverneur devra également s’attaquer à l’épineux problème d’équipement des écoles et centres médicaux de la province. De nombreux enfants continuent à y étudier à même le sol faute de bancs-pupitres. Il y a aussi ces routes de desserte agricole abîmées faute d’entretien régulier surtout en période de pluies, bloquant ainsi l’acheminement des produits agricoles dans les centres de consommation.
Problème de moyens
On ne sait où Jacques Mbadu trouvera les ressources nécessaires pour faire face à ces urgences, dans la mesure où le service attitré de la province pour la mobilisation des recettes (la REPERE) est en proie à des difficultés de fonctionnement. Le Directeur Général et son adjoint ont été suspendus par le gouverneur intérimaire sortant. Ce dernier a même signé un arrêté nommant un directeur général avec deux adjoints, ce qui est contraire à l’arrêté créant ce service. Hier, les agents de la REPERE ont envahi les locaux de l’assemblée provinciale où ils ont remis un mémorandum adressé au président de cette institution. Outre qu’ils s’opposent aux nominations opérées par le gouverneur intérimaire sortant, ils fustigent une sorte de cafouillage dans l’utilisation des ressources mobilisées au profit de la province.
Selon le mémorandum en question, la REPERE aurait mobilisé depuis mars dernier, soit 11 mois – période durant laquelle Déo Nkusu a dirigé la province – 15 milliards de francs congolais, soit plus de 16 millions de dollars américains. « Il appartient donc à l’assemblée provinciale et à notre peuple tout entier de savoir ce que l’exécutif provincial a fait de toutes ces sommes, alors que le service mobilisateur des recettes, c’est-à-dire la REPERE demeure sous outillée », peut-on lire dans ce mémorandum, dans lequel il est fait mention de l’arrêt de travail « jusqu’au retrait desdits actes ».
Voilà un dossier que devra examiner rapidement Jacques Mbadu et pour lequel l’assemblée provinciale est interpellée par la population. De nombreuses voix s’élèvent pour exiger une enquête sérieuse aux fins de se pencher sur la gestion jugée peu orthodoxe des deniers de la province durant les derniers mois. On indique que la Province du Bas-Congo était devenue la vache laitière de nombreuses personnalités tapies à Kinshasa.
Quoi qu’il en soit, le Bas-Congo est capable de se développer rapidement si ses dirigeants sont animés d’un esprit patriotique et s’ils ont les coudées franches pour gérer la province sans interférence négative de Kinshasa. Jacques Mbadu est considéré comme l’homme de la situation. On le dit pragmatique et méthodique, ce qui devrait beaucoup l’aider à accomplir sa mission avec efficacité. Il reste à savoir s’il aura la latitude de composer sans trop d’injonctions une bonne équipe gouvernementale.
Franck Baku

13 Réponses

  1. Salut, Mr Franck.   Vraiment je reçois directement vos e-mail et je vous remercie.Et reste à  savoir si vous êtes de la famille Baku Yanga ou bien seulement le nom qui se ressemble. Mes salutations.

     

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  2. Mon Frère Baku, salut! j’ai toujours apprécié tes écrits, on peut se tutoyer, moi cela m’arrange, sauf que j’ai besoin d’être en contact avec le nouveau gouverneur du Bas-Congo,Mr Jacques Mbadu Nsitu, que faire!Pourrais-je avoir le site du gouvernorat du Bas-Congo à partir de toi!.Monsieur Mbadu est un travailleur acharné, je le connais voilà pourquoi, j’ai besoin de ses coordonnées particulières, je suis à l’étranger pour le moment,Merci pour ta réponse

  3. Avez-vous pensé de proposer au nouveau gouverneur la possibilité de résoudre le problème de délestage par le truchement des énergies renouvelables?
    Georges

    • Le problème de délestage ne date pas d’aujourd’hui, il est vieux, et il doit engager le gouvernement, je veux dire, c’est un projet à soumettre au niveau du gouvernement, puisque ce n’est pas seulement à Matadi mieux au Bas-congo qu’il y a délestage, il faut un projet global pour toutes les provinces concernées, au niveau du Bas-Congo, s’il trouve prioritaire les énergies renouvelables, il le soumettront à l’appréciation du Gouvernement, s’ils n’ont pas ce projet, croyez moi dès qu’il sera saisi du dossier, il mettra autour de lui des gestionnaires des projets pour étude et faisabilité.

      • L’avantage d’utiliser l’énergie solaire permet de “délocaliser” la solution compte tenu de l’endroit où l’on souhaite résoudre le probléme d’énergie. Ceci signifie que l’on ne peut pas proposer un projet global pour toute la province. A titre d’exemple, on peut calculer l’énergie nécessaire pour la ville de Matadi et implanter un système autonome adéquat qui, le cas écheant; peut être raccordé en un deuxième ressort au réseau électrique existant si on souhaite.
        Dans cet ordre d’idée, je vous suggère de me mettre en contact avec le gestionnaire des projets pcq il y a des projets pilotes que notre société a sous la main mais encore faut-il les adapter au site de destination. La procédure serait plus ou moins la suivante:
        1) Choisir un site sur lequel on veut implanter le système Photovoltaïque
        2) Faire les études de faisabilité tenant compte de la charge réelle à alimenter et les données d’ensoleillement du lieu.
        Pour votre information, bien que vivant depuis 30 ans en occident, je suis un ancien élève de l’école secondaire de Kangu des années 1967 – 1974.
        Cordialement.
        Georges

      • Mon Cher frère Georges, merci pour cette précision sur les avantages que procure l’énergie solaire, il s’agit maintenant de contacter le site de la province du Bas-Congo, voici l’adresse:www.kongocentral.net, cliquez sur le cabinet du gouverneur.Mais, compte tenu du fonctionnement de nos institutions centrales, il serait louable sinon mieux d’aller dans un sens global du projet pour sa triomphe.Gardons contact.

      • Cher frère André-Jacques,
        je vais mettre à profit votre suggestion mais surtout, faisons tout notre possible pour nous tenir en contact.
        Bien de bonnes choses.
        Georges

      • Merci Georges, mon frère, mon adresse mail est à ta portée, si tu peux aussi me communiquer la tienne surtout celle de facebook, cela m’enchanterait beaucoup et ce sans fausse modestie!Bon début de la journée.

      • Cher frère André-Jacques,

        juste pour te dire que j’ai écrit au bureau du gouverneur voici quelques jours déjà, pour le moment il n’y a aucune réaction de leur part.

        As-tu une autre suggestion à me donner?

        Bien de bonnes choses.

        Georges

      • Ok, Mon Frère Georges un peu de patience, il y a de fois ils sont saturés au niveau du Gouvernorat, mais, je suis convaincu que tu auras ta réponse d’ici là, restez confiant, merci

      • Cher frère André-Jacques,

        j’ai suivi votre suggestion en envoyant un commentaire au cabinet du gouverneur déjà dans la journée du hier.

        Voyons quelle sera la réaction.

        Cordialement.

        Georges

      • Re-bonjour André-Jacques,

        la seconde adresse de skype est mavinga.banyangumuka. Le point est reste’ dans le clavier comme on dit.

        Ciao.

        Georges

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